Discussion:
La colère d'un père séparé
(trop ancien pour répondre)
nadagami
2009-07-25 15:04:30 UTC
Permalink
Faque du jour au lendemain, je me suis retrouvé seul avec mon grille-pain
lors du déjeuner.

Dans la maison, dans ma maison, où j'habitais jusqu'à hier (13 mars 2003),
mes enfants et mon ex prennent leur déjeuner ensemble. Elles, elles sont
trois; moi, tout seul de mon bord.

Depuis hier, c'est fini; ma famille n'existe plus.

Hier, il a fallu que l'un des deux parents quitte la maison : ce fut moi.

-- -- --

Aujourd'hui, quand je repense aux derniers moments qui ont précédé cette
demande que m'a si gentiment adressée mon ex (« Bin c'est ca, va-t-en
donc! »), je me revois durant les quelques secondes qui ont suivi alors que
je m'apprêtais à lui lancer par la tête la bouilloire que je tenais de ma
droite.

Sauf que là, qu'est-ce que j'aperçois? Mes deux filles qui s'interposent
entre mon ex et moi, et qui face à moi, m'empêchent de me diriger vers mon
ex en me disant à l'unisson : « Non papa! »

Plus tard, j'ai fini par comprendre. Mes filles étaient au courant que mon
ex voulait me quitter. Mon ex avait tout manigancé. Mes filles le savaient,
elles s'y attendaient. Tout ce qui restait à savoir pour elles, c'était
quand mon ex me demanderait de quitter la maison.

J'ai aussi compris par la suite que mes filles avaient fait leur choix : il
fallait protéger « Maman! »

Autrement dit : « Papa, tu dois t'en aller et nous, on va aider maman. »

Je n'ai donc pas vraiment eu le choix et je suis parti. Par la suite, j'ai
tenté des rapprochements afin de ne pas tout foutre en l'air. Sauf que
lorsque le chat n'est pas là, les souris dansent. Mon ex et mes filles
discutaient entre elles mais sans jamais me tenir au courant de la teneur de
leurs discussions. Elles s'arrangeaient donc pour tout décider convaincues
qu'elles étaient que je ne pourrais que me plier à leurs exigences.

Par contre, bien que tenu à l'écart de ces discussions, je me rendais bien
compte qu'il n'y avait que moi qui cherchais ouvertement à rétablir les
ponts. Je suggérais des solutions, des compromis et tout ce que j'obtenais
comme réponse était : « Ouin! Je vais y penser. »

Faut pas oublier non plus qu'il y avait les enfants. Alors, quand on est
père, on tente par tous les moyens de ne pas bouleverser nos enfants, de ne
pas les entraîner dans une guerre qui oppose deux adultes, en somme on
cherche par tous les moyens possibles de ne pas blesser nos enfants.

Mais de se retrouver seul, de constater jour après jour qui si tu ne vas pas
rendre visite à tes enfants il te sera alors impossible de les voir, de
réaliser qu'il y a un fossé de plus en plus large entre toi et ton ex, et
tes enfants parce qu'elles ont décidé de soutenir leur mère, de ressentir de
plus en plus intensément cette solitude qui te ramène à l'idée que comme «
il fallait que je parte que le problème c'est moi », de prendre conscience
que tu deviens un peu plus chaque jour un étranger face à celles auxquelles
tu tiens le plus, puis de basculer dans une dépression provoquée par une
perte de nombreux points de repère et alors que tu n'obtiens ««« aucun »»»
support de la part de celles pour qui tu t'es sacrifié tant de fois, tout
cela fait en sorte qu'à un moment donné, alors que elles, mon ex et mes deux
filles, sont trois pour s'épauler, tu te dis : « Aille hostie! Je ne serai
pas le seul à souffrir là-dedans! »

Et là, face à toi-même, seul, cherchant à comprendre ce qui s'est passé et
attendant que ce maudit téléphone sonne pour entendre la voix de tes filles
pour qu'elles te disent qu'elle s'ennuient de toi mais maudit téléphone qui
ne sonne jamais, tu en viens à ressentir l'obligation de mettre fin à cette
souffrance qui te mange de l'intérieur.

C'est alors que surgissent deux solutions surtout lorsque ton ex ne te
considère pas plus maintenant que comme si tu étais qu'un vulgaire tas de
merde juste bon à payer la pension alimentaire :

1) - tu te dis que tu vas lui en câlicer une bonne sur la gueule d'autant
plus que cela fait plusieurs mois qu'elle se préparait à vivre, sans jamais
te le dire, ce divorce;

2) - tu décides de crisser ton camp.


J'ai crissé mon camp.

Mes enfants dans tout cela?


- Vous êtes bien avec votre mère? Bin restez avec elle!



Faut pas oublier une chose : même si séparés, mon ex, mes filles et moi nous
formons toujours une famille et la souffrance, c'est comme pour le reste :
ça se partage « équitablement » entre tous les membres de la famille et pour
qu'elle ait du sens cette souffrance, il faut qu'elle soit vécue.

Enfin, il faut savoir qu'éventuellement les enfants risquent fort de
profiter de la situation, de la détresse émotive des parents, pour leur
soutirer quelques petites faveurs... financières.


nadagami
Sylvie Longpré
2019-09-08 02:33:07 UTC
Permalink
Faque du jour au lendemain, je me suis retrouv� seul avec mon grille-pain
lors du d�jeuner.
Dans la maison, dans ma maison, o� j'habitais jusqu'� hier (13 mars 2003),
mes enfants et mon ex prennent leur d�jeuner ensemble. Elles, elles sont
trois; moi, tout seul de mon bord.
Depuis hier, c'est fini; ma famille n'existe plus.
Hier, il a fallu que l'un des deux parents quitte la maison : ce fut moi.
-- -- --
Aujourd'hui, quand je repense aux derniers moments qui ont pr�c�d� cette
demande que m'a si gentiment adress�e mon ex (� Bin c'est ca, va-t-en
donc! �), je me revois durant les quelques secondes qui ont suivi alors que
je m'appr�tais � lui lancer par la t�te la bouilloire que je tenais de ma
droite.
Sauf que l�, qu'est-ce que j'aper�ois? Mes deux filles qui s'interposent
entre mon ex et moi, et qui face � moi, m'emp�chent de me diriger vers mon
ex en me disant � l'unisson : � Non papa! �
Plus tard, j'ai fini par comprendre. Mes filles �taient au courant que mon
ex voulait me quitter. Mon ex avait tout maniganc�. Mes filles le savaient,
elles s'y attendaient. Tout ce qui restait � savoir pour elles, c'�tait
quand mon ex me demanderait de quitter la maison.
J'ai aussi compris par la suite que mes filles avaient fait leur choix : il
fallait prot�ger � Maman! �
Autrement dit : � Papa, tu dois t'en aller et nous, on va aider maman. �
Je n'ai donc pas vraiment eu le choix et je suis parti. Par la suite, j'ai
tent� des rapprochements afin de ne pas tout foutre en l'air. Sauf que
lorsque le chat n'est pas l�, les souris dansent. Mon ex et mes filles
discutaient entre elles mais sans jamais me tenir au courant de la teneur de
leurs discussions. Elles s'arrangeaient donc pour tout d�cider convaincues
qu'elles �taient que je ne pourrais que me plier � leurs exigences.
Par contre, bien que tenu � l'�cart de ces discussions, je me rendais bien
compte qu'il n'y avait que moi qui cherchais ouvertement � r�tablir les
ponts. Je sugg�rais des solutions, des compromis et tout ce que j'obtenais
comme r�ponse �tait : � Ouin! Je vais y penser. �
Faut pas oublier non plus qu'il y avait les enfants. Alors, quand on est
p�re, on tente par tous les moyens de ne pas bouleverser nos enfants, de ne
pas les entra�ner dans une guerre qui oppose deux adultes, en somme on
cherche par tous les moyens possibles de ne pas blesser nos enfants.
Mais de se retrouver seul, de constater jour apr�s jour qui si tu ne vas pas
rendre visite � tes enfants il te sera alors impossible de les voir, de
r�aliser qu'il y a un foss� de plus en plus large entre toi et ton ex, et
tes enfants parce qu'elles ont d�cid� de soutenir leur m�re, de ressentir de
plus en plus intens�ment cette solitude qui te ram�ne � l'id�e que comme �
il fallait que je parte que le probl�me c'est moi �, de prendre conscience
que tu deviens un peu plus chaque jour un �tranger face � celles auxquelles
tu tiens le plus, puis de basculer dans une d�pression provoqu�e par une
perte de nombreux points de rep�re et alors que tu n'obtiens ��� aucun ���
support de la part de celles pour qui tu t'es sacrifi� tant de fois, tout
cela fait en sorte qu'� un moment donn�, alors que elles, mon ex et mes deux
filles, sont trois pour s'�pauler, tu te dis : � Aille hostie! Je ne serai
pas le seul � souffrir l�-dedans! �
Et l�, face � toi-m�me, seul, cherchant � comprendre ce qui s'est pass� et
attendant que ce maudit t�l�phone sonne pour entendre la voix de tes filles
pour qu'elles te disent qu'elle s'ennuient de toi mais maudit t�l�phone qui
ne sonne jamais, tu en viens � ressentir l'obligation de mettre fin � cette
souffrance qui te mange de l'int�rieur.
C'est alors que surgissent deux solutions surtout lorsque ton ex ne te
consid�re pas plus maintenant que comme si tu �tais qu'un vulgaire tas de
1) - tu te dis que tu vas lui en c�licer une bonne sur la gueule d'autant
plus que cela fait plusieurs mois qu'elle se pr�parait � vivre, sans jamais
te le dire, ce divorce;
2) - tu d�cides de crisser ton camp.
J'ai criss� mon camp.
Mes enfants dans tout cela?
- Vous �tes bien avec votre m�re? Bin restez avec elle!
Faut pas oublier une chose : m�me si s�par�s, mon ex, mes filles et moi nous
�a se partage � �quitablement � entre tous les membres de la famille et pour
qu'elle ait du sens cette souffrance, il faut qu'elle soit v�cue.
Enfin, il faut savoir qu'�ventuellement les enfants risquent fort de
profiter de la situation, de la d�tresse �motive des parents, pour leur
soutirer quelques petites faveurs... financi�res.
nadagami
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